"Rescue me"...
J’ai une sorte d’angoisse latente, un genre de méga trouille désagréable, concernant le fait que la créativité va bientôt arriver à un point de butée, un point de non retour, où on aura déjà tout créé.
Je pense notamment à la musique. On est arrivé au maximum de la violence, dans le métal du moins. On ne pourra pas aller plus loin. Les aspects les plus variés et les plus extrêmes ont été exploités.
Je dis peut-être ça parce qu’en ce moment je tourne en rond musicalement, j’écoute toujours les mêmes choses, et ça me fait carrément flipper, cette idée d’avoir plus rien à découvrir.
La musique est un exemple, c’est pareil pour toutes les choses.
Le paradoxe réside dans le fait qu’à côté de ça, je ne m’intéresse à rien, je n’arrive pas à me passionner pour quelque chose, rien ne m’excite, ne me file le gnak.
J’ai pourtant envie d’être cultivée, je voudrais tellement avoir cette volonté d’aller vers la découverte, l’enrichissement personnel, mais j’y arrive pas, je m’en fous, tout me laisse indifférente.
C’est profondément badant.
Je crois que cette idée de point de butée rejoint et même exprime la sensation morbide que je ressens parfois, celle où je ressens un profond malaise, l’impression terrifiante que je ne sortirai jamais de cet état, que je serai irrémédiablement malade. Cette atroce impression que crever est la seule issue possible pour arrêter de ressentir ce qui est simplement un viscéral MAL DE VIVRE.
Bonsoir, j’ai 21 ans et je n’attends plus rien de la vie.
Souvent je me dis que crever ne serait pas si dommage, car je sais déjà tout ce qu’il y a à savoir.
Je suis désillusionnée depuis longtemps en matière d’amour, d’amitié, l’humanité ne m’apportera rien c’est une certitude.
A partie de là, en tant qu’être social j’ai plus grand-chose à foutre.
Quelle sens a l’existence si ce n’est pas dans le partage ?
Quelle est la finalité du kiff si ce n’est pas communiqué ?
Que quiconque me dise dans les yeux qu’il ne crée que pour sa pomme, qu’il ne désire pas au fond que quelqu’un, même une seule et unique personne, comprenne et apprécie le fruit de sa production.
J’ai 21 ans et je pense comme une vieille désabusée qui a fait et perdu toutes les guerres.
J’ai 21 ans et du fond de mon putain de fossé, les bras érigés vers le ciel, je ne demande qu’à attraper une corde pour me sortir de cette saloperie de brouillard.