Gerbe purulente et fistules éclatés

I'm fucking sick

Je repense souvent à l’époque où ma vie était un peu moins compliquée.
En fait, bizarrement, elle était plus sombre, j’étais bien plus dans le dark side, a broyer du noir et tout, mais la plupart des choses se déroulaient encore normalement, comme chez la majorité des gens.
Par exemple, je pouvais monter dans un métro sans me taper ces horribles crises de panique.
Par exemple, je pouvais envisager de partir en vacances loin de chez moi, de prendre le train…
Je pouvais aussi essayer de me trouver un petit copain et avoir une relation a peu pres normale avec lui.

Visiblement quelque chose s’est passé, et y a un truc quelque part qui a foiré, je sais pas, comme une connexion dans ma tronche qui a pété.
Bug.

J’ai quelques idées, mais je sais pas exactement quoi ou quand ça s’est déclanché. Peut être une accumulation de moult trucs aussi.

Le plus marrant c’est que voila : je commence a m’en prendre plein la gueule, j’encaisse, j’encaisse, et au bout d’un moment il y a overdose, ça pete, ça sort d’une façon quelconque. Puis plus ça va et plus j’ai l’impression que je suis blindée, que plus rien ne m’atteint finalement. Je ne ressens plus rien dans les situations qui me rendaient barges auparavant. Je me dis qu’à force d’en bouffer ça ne me fait plus rien. Ce qui est a la fois triste et quand même pratique.
Et puis voila sans que je ne m’en rende compte, en fait je réalise maintenant qu’il y a bien eu des conséquences, seulement ca a été lent et intérieur, hors de conscience.

C’est comme si le bad ne s’exprimait plus comme avant, c’est plus sournois mais bien plus violent et irréversible.

Ce soir j’ai un peu envie de crever. J’y réfléchis.
Je sais très bien pourquoi. Pour la même raison que je tremble depuis 2h malgré mon gros sweat.
I am fucking sick. Sick in the head.

Lundi je me suis enfin décidée à aller chez un psy. Bien sûr j’en suis ressortie avec envie de chialer, et pas du tout envie d’y revenir.
Elle a conclu sur ce « on à qu’à s’arrêter sur ce « je ne sais plus quoi dire » réfléchissez y à ce que vous n’arrivez pas à dire. »
Alors euh ok. Ca fait réfléchir c’est sur. Mais maintenant j’ai la pression de pas trouver. Et d’avoir keudz à dire lundi prochain.
Pffff tres badant tout ca.

Comment dire à son psy, j’ai une estime de moi-même tellement merdique que je suis incapable de rester avec un mec plus de 2 semaines, temps maximal au bout duquel il se rendra compte à quel point je crains et je suis pitoyable.

Et puis bon, je suis alcoolique ne l’oublions pas. Quand je me fous la race, c’est-à-dire le week-end, c’est-à-dire quand je vois mon copain, je ne PEUX PAS le faire qu’à moitié. Quand je bois, c’est jusqu’à plus tenir debout, jusqu’à me taper un méga trou noir et m’endormir comme une vieille merde.
J’arrive pas trop à entrevoir comment ça peut être compatible avec avoir un mec, à moins de sortir avec un souilleux au moins aussi pire.
Je veux dire, il y a aussi tout ce que ça inclus à coté. En tant que pochtronne, il doit y avoir 2 jours par an ou je chie dur, j’ai parfois des sacrées sales gueules, je fais de la merde, je me souviens jamais de rien des soirées, il faut de plus en plus souvent m’aider à marcher pour rentrer etc etc… que des trucs tres glamour.

Ceci dit dans le genre j’en ai quand même chopé un pas mal : Ca fait 2 dimanches qu’on passe ensemble et qu’il dégueule toute la journée et toute la nuit.

Bref il faudrait que je lui demande ce qu’il fout avec moi, puis que je le prévienne que je suis une grosse crotte, et si malgré ça il s’accroche peut-être que je pourrai enfin passer ce cap et avancer.

Comme je disais à Mel tout à l’heure, ce qui craint dans l’histoire c’est que si j’arrive pas à me faire comprendre ou à passer ce foutu cap à un moment, je vais devoir me foutre en l’air. Pas que personne ne serait prêt à m’écouter ou peut-être m’aider, mais que j’aurais pas les couilles de le dire.
Ca craint parce que j’ai pas du tout envie de crever, la plupart du temps. Que ça fait chier de devoir faire ça. Mais qu’on dirait que c’est la seule façon de communiquer parfois. Le suicide.

J’espère que dans quelques temps je relirai ça en souriant et en me disant « haha finalement c’était rien, je suis guérie ».

Et ben dis donc ! j’avais prévenu qu’avoir un copain allait me faire bader! !

Bon il va peut etre être temps que ce journal devienne privé…