Gerbe purulente et fistules éclatés

Queen of the borrowed light

I failed.
J’ai replongé comme une merde, hier soir, et me voilà au fond du fond, ressentant un amer et délicieux mélange de profond mal-être et de kiff ultime de la life.
Je crois que chez moi la limite entre envie de crever et jouissance d’être en vie est extrêmement fine.

Et oui, moi qui m’en sortiait plutôt bien ces derniers temps, ben voilà, hier soir j’ai fais une grave rechute : j’ai écouté Wolves in the Throne Room .

Je sais plus exactement comment c’est venu, quelques vidéo, un enregistrement de leur live en Hollande que j’ai râtéééééééeuuuuu, puis je retombe sur quelques interviews, rolala ce que je kiffe ces mecs, et puis LA !! ! Cette vidéo, ce petit concert de première partie, dans un cadre et avec un public complètement décallé…

Premier choc, ils sont tout jeunes ! le chanteur est tout petit et imberbe, pourtant ca n’a que 3 ans. Je remarque qu’il a déja sa fameuse Ibanez toute esquintée et rescotchée.
Puis le live est magnifique, joué à la perfection, aucune différence avec l’album, ils sont incroyables ! et cette énergie qu’ils dégagent ! !

Puis, fin de la chanson, ils se la donnent vraiment complètement, ils font une espèce d’outro ultra poutre, les deux freres hurlent dans le vide tout en jouant, vraiment on voit qu’ils se vident littéralement.
Et puis Nathan enlève sa gratte et la jette sur la batterie, avant de mettre sa main devant sa bouche en prenant un air complètement inquiet/dépassé et de s’éfondrer par terre.

WAOUH ! TROP d’émotions. Je suis aussi submergée que lui bordel. Quelle rouste !

Forcément ca fait une sorte d’écho avec je sais pas quelle merde en moi, la merde que j’esssaye de ranger loin quelque part, et qui m’éclate en pleine gueule.
Gros mal existentiel, et en même temps, une espèce d’obscure joie maso de ressentir cet affreux sentiment morbide.

Après ca je suis completment anéantie, je me suis pourri le moral pour quelques jours je le sais.

Putain je suis trop sensible, la musique me fout dans des états pas croyables, et j’adore ca.

Mais aussi, ce groupe, putain Wahou, y a un truc formidable qui se passe avec leur musique, vraiment, quelque chose que j’ai jamais ressenti avant avec autant de’intensité. Ils me rendent malade, vraiment, sick in my head.

Et j’aime la zic qui me rend triste, pour moi c’est ca et rien d’autre de la vraie bonne musique, quelque chose qui prend aux tripes, qui fait monter les frissons et les larmes, qui file envie de hurler ou de chialer, de crever et de vivre.

Mais avec eux c’est encore plus violent que ca : c’est la première fois que j’ai peur d’écouter un groupe que j’adore, j’appréhende presque, je les écoute super rarement. D’une, parce que je veux surtout pas m’en dégoûter, mais surtout parce que, je sais pas, c’est comme quelque chose de tellement exquis que je veux que ca reste rare, quelque chose qu’on savoure dans les grandes occasions seulement, quelque chose qui s’apprécie, qui se déguste dans des conditions parfaites.
Wolves in the Throne Room ne s’écoute pas en soirée avec des amis, ou en conduisant par exemple. Je les écoute seule, dans ma chambre quand personne ne me dérangera, ou dans mon mp3 perdue en pleine nature en m’extasiant devant le spectacle des éléments et de la nature.

Leurs riffs parfaits et sa voix black incroyablement pleine de chagrin et de violence font définitivement résonner un truc en moi, un truc de l’ordre du vide, ce vide caractéristique de notre existence et de notre conscience d’exister : la jouissance.
La jouissance est une substance négative, au sens ou elle ne demande qu’à se remplir, se combler partiellement.
Je pense que leur musique me fait vivre quelque chose d’un peu trop intense : surplus de jouissance : impression de bonheur transcendant, mais aussi goût amer parce que danger d’auto destruction dans la perdition de moi-même.

ou pas hein. Enfin c’est comme ca que je le vois.
Peut-être aussi qu’il y a un tout petit peu avoir avec le fait que j’ai dernièrement écouté leur album sous rabla, m’enfin je ressentais déja tout ca avant donc bon.

Sinon j’ai l’impression de revivre mes sentiments de FAN quand j’avais 10 ou 12 ans, ce qui ne m’est non plus jamais arrivé avec un groupe de metal… Une sorte de sentiment amoureux envers eux et leur idéologie tellement parfaite.

Vive le BLACK METAL

VIVE LES WOLVES !!!! !